Dansquelle mesure peut-on dire que Les CaractÚres de La BruyÚre illustrent cette conception du monde dans ses évocations de la société du XVIIÚme siÚcle ? Problématique :
1 Sujet. RĂ©daction Remarques importantes 1. PrĂ©senter sur la copie, en premier lieu, le rĂ©sumĂ© de texte, et en second lieu, la dissertation. 2. Il est tenu compte, dans la notation, de la prĂ©sentation, de la correction de la forme syntaxe, orthographe, de la nettetĂ© de lâexpression et de la clartĂ© de la composition. 3. LâĂ©preuve de RĂ©daction comporte obligatoirement formant deux parties indissociable un rĂ©sumĂ© et une dissertation. Ils comptent chacun pour moitiĂ© dans la notation. I RĂ©sumĂ© de texte RĂ©sumer en 200 mots le texte suivant. Un Ă©cart de 10% en plus ou en moins sera acceptĂ©. Indiquer par une barre bien nette chaque cinquantaine de mots, puis, Ă la fin du rĂ©sumĂ©, le total exact. Petits hommes, hauts de six pieds, tout au plus de sept, qui vous enfermez aux foires comme gĂ©ants et comme des piĂšces rares dont il faut acheter la vue, dĂšs que vous allez jusques Ă huit pieds ; qui vous donnez sans pudeur de la hautesse et de lâĂ©minence, qui est tout ce que lâon pourrait accorder Ă ces montagnes voisines du ciel et qui voient les nuages se former au-dessous dâelles ; espĂšce dâanimaux glorieux et superbes, qui mĂ©prisez toute autre espĂšce, qui ne faites pas mĂȘme comparaison avec lâĂ©lĂ©phant et la baleine ; approchez, hommes, rĂ©pondez un peu Ă DĂ©mocrite. Ne dites-vous pas en commun proverbe des loups ravissants, des lions furieux, malicieux comme un singe ? Et vous autres, qui ĂȘtes-vous ? Jâentends corner sans cesse Ă mes oreilles Lâhomme est un animal raisonnable. Qui vous a passĂ© cette dĂ©finition ? sont-ce les loups, les singes et les lions, ou si vous vous lâĂȘtes accordĂ©e Ă vous-mĂȘmes ? Câest dĂ©jĂ une chose plaisante que vous donniez aux animaux, vos confrĂšres, ce quâil y a de pire, pour prendre pour vous ce quâil y a de meilleur. Laissez-les un peu se dĂ©finir eux-mĂȘmes, et vous verrez comme ils sâoublieront et comme vous serez traitĂ©s. Je ne parle point, ĂŽ hommes, de vos lĂ©gĂšretĂ©s, de vos folies et de vos caprices, qui vous mettent au-dessous de la taupe et de la tortue, qui vont sagement leur petit train, et qui suivent sans varier lâinstinct de leur nature ; mais Ă©coutez-moi un moment. Vous dites dâun tiercelet de faucon qui est fort lĂ©ger, et qui fait une belle descente sur la perdrix VoilĂ un bon oiseau » ; et dâun lĂ©vrier qui prend un liĂšvre corps Ă corps Câest un bon lĂ©vrier. » Je consens aussi que vous disiez dâun homme qui court le sanglier, qui le met aux abois, qui lâatteint et qui le perce VoilĂ un brave homme. » Mais si vous voyez deux chiens qui sâaboient, qui sâaffrontent, qui se mordent et se dĂ©chirent, vous dites VoilĂ de sots animaux » ; et vous prenez un bĂąton pour les sĂ©parer. Que si lâon vous disait que tous les chats dâun grand pays se sont assemblĂ©s par milliers dans une plaine, et quâaprĂšs avoir miaulĂ© tout leur soĂ»l, ils se sont jetĂ©s avec fureur les uns sur les autres, et ont jouĂ© ensemble de la dent et de la griffe ; que de cette mĂȘlĂ©e il est demeurĂ© de part et dâautre neuf Ă dix mille chats sur la place, qui ont infectĂ© lâair Ă dix lieues de lĂ par leur puanteur, ne diriez-vous pas VoilĂ le plus abominable sabbat dont on ait jamais ouĂŻ parler ? » Et si les loups en faisaient de mĂȘme Quels hurlements ! quelle boucherie ! » Et si les uns ou les autres vous disaient quâils aiment la gloire, concluriez-vous de ce discours quâils la mettent Ă se trouver Ă ce beau rendez-vous, Ă dĂ©truire ainsi et Ă anĂ©antir leur propre espĂšce ? ou aprĂšs lâavoir conclu, ne ririez-vous pas de tout votre cĆur de lâingĂ©nuitĂ© de ces pauvres bĂȘtes ? Vous avez dĂ©jĂ , en animaux raisonnables, et pour vous, distinguer de ceux qui ne se servent que de leurs dents et de leurs ongles, imaginĂ© les lances, les piques, les dards, les sabres et les cimeterres, et Ă mon grĂ© fort judicieusement ; car avec vos seules mains que vous pouviez-vous vous faire les uns aux autres, que vous arracher les cheveux, vous Ă©gratigner au visage, ou tout au plus vous arracher les yeux de la tĂȘte ? au lieu que vous voilĂ munis dâinstruments commodes, qui vous servent Ă vous faire rĂ©ciproquement de larges plaies dâoĂč peut couler votre sang jusquâĂ la derniĂšre goutte, sans que vous puissiez craindre dâen Ă©chapper. Mais comme vous devenez dâannĂ©e Ă autre plus raisonnables, vous avez bien enchĂ©ri sur cette vieille maniĂšre de vous exterminer vous avez de petits globes qui vous tuent tout dâun coup, sâils peuvent seulement vous atteindre Ă la tĂȘte ou Ă la poitrine ; vous en avez dâautres, plus pesants et plus massifs, qui vous coupent en deux parts ou qui vous Ă©ventrent, sans compter ceux qui tombant sur vos toits, enfoncent les planchers, vont du grenier Ă la cave, en enlĂšvent les voĂ»tes, et font sauter en lâair, avec vos maisons, vos femmes qui sont en couche, lâenfant et la nourrice et câest lĂ encore oĂč gĂźt la gloire ; elle aime le remue-mĂ©nage, et elle est personne dâun grand fracas. Vous avez dâailleurs des armes dĂ©fensives, et dans les bonnes rĂšgles vous devez en guerre ĂȘtre habillĂ©s de fer âŠ. Feignez un homme de la taille du mont Athos, pourquoi non ? une Ăąme serait-elle embarrassĂ©e dâanimer un tel corps ? elle en serait plus au large si cet homme avait la vue assez subtile pour vous dĂ©couvrir quelque part sur la terre avec vos armes offensives et dĂ©fensives, que croyez-vous quâil penserait de petits marmousets ainsi Ă©quipĂ©s, et de ce que vous appelez guerre, cavalerie, infanterie, un mĂ©morable siĂšge, une fameuse journĂ©e ? Nâentendrai-je donc plus bourdonner dâautre chose parmi vous ? le monde ne se divise-t-il plus quâen rĂ©giments et en compagnies ? tout est-il devenu bataillon ou escadron ? Il a pris une ville, il en a pris une seconde, puis une troisiĂšme ; il a gagnĂ© une bataille, deux batailles ; il chasse lâennemi, il vainc sur mer, il vainc sur terre est-ce de quelquâun de vous autres, est-ce dâun gĂ©ant, dâun Athos, que vous parlez ? Vous avez surtout un homme pĂąle et livide qui nâa pas sur soi dix onces de chair, et que lâon croirait jeter Ă terre du moindre souffle. Il fait nĂ©anmoins plus de bruit que quatre autres, et met tout en combustion il vient de pĂȘcher en eau troublĂ© une Ăźle tout entiĂšre ; ailleurs Ă la vĂ©ritĂ©, il est battu et poursuivi, mais il se sauve par les marais, et ne veut Ă©couter ni paix ni trĂȘve. Il a montrĂ© de bonne heure ce quâil savait faire il a mordu le sein de sa nourrice ; elle en est morte, la pauvre femme je mâentends, il suffit. En un mot il Ă©tait nĂ© sujet, et il ne lâest plus ; au contraire il est le maĂźtre, et ceux quâil a domptĂ©s et mis sous le joug vont Ă la charrue et labourent de bon courage ils semblent mĂȘme apprĂ©hender, les bonnes gens, de pouvoir se dĂ©lier un jour et de devenir libres, car ils ont Ă©tendu la courroie et allongĂ© le fouet de celui qui les fait marcher ; ils nâoublient rien pour accroĂźtre leur servitude ; ils lui font passer lâeau pour se faire dâautres vassaux et sâacquĂ©rir de nouveaux domaines il sâagit, il est vrai, de prendre son pĂšre et sa mĂšre par les Ă©paules et de les jeter hors de leur maison ; et ils lâaident dans une si honnĂȘte entreprise. Les gens de delĂ lâeau et ceux dâen deçà se cotisent et mettent chacun du leur pour se le rendre Ă eux tous de jour en jour plus redoutable les Pictes et les Saxons imposent silence aux Bataves, et ceux-ci aux Pictes et aux Saxons ; tous se peuvent vanter dâĂȘtre ses humbles esclaves, et autant quâils le souhaitent. Mais quâentends-je de certains personnages qui ont des couronnes, je ne dis des comtes ou des marquis, dont la terre fourmille, mais des princes et des souverains ? ils viennent trouver cet homme dĂšs quâil a sifflĂ©, ils se dĂ©couvrent dĂšs son antichambre, et ils ne parlent que quand on les interroge. Sont-ce lĂ ces mĂȘmes princes si pointilleux, si formalistes sur leurs rangs et sur leurs prĂ©sĂ©ances, et qui consument pour les rĂ©gler les mois entiers dans une diĂšte ? Que fera ce nouvel archonte pour payer une si aveugle soumission, et pour rĂ©pondre Ă une si haute idĂ©e quâon a de lui ? Sâil se livre une bataille, il doit la gagner, et en personne ; si lâennemi fait un siĂšge, il doit le lui faire lever, et avec honte, Ă moins que tout lâocĂ©an ne soit entre lui et lâennemi il ne saurait moins faire en faveur de ses courtisans. CĂ©sar lui-mĂȘme ne doit-il pas venir en grossir le nombre ? il en attend du moins dâimportants services ; car ou lâarchonte Ă©chouera avec ses alliĂ©s, ce qui est plus difficile quâimpossible Ă concevoir, ou sâil rĂ©ussit et que rien ne lui rĂ©siste, le voilĂ tout portĂ©, avec ses alliĂ©s jaloux de la religion et de la puissance de CĂ©sar, pour fondre sur lui, pour lui enlever lâaigle, et le rĂ©duire, lui et son hĂ©ritier, Ă la fasce dâargent et aux pays hĂ©rĂ©ditaires. Enfin câen est fait, ils se sont tous livrĂ©s Ă lui volontairement, Ă celui peut-ĂȘtre de qui ils devaient se dĂ©fier davantage. La BruyĂšre, Les caractĂšres, Des jugements. II Dissertation Votre devoir devra obligatoirement confronter les trois Ćuvres au programme et y renvoyer avec prĂ©cision. Il ne faudra en aucun cas juxtaposer trois monographies, chacune consacrĂ©e Ă un auteur. Votre copie ne pourra pas excĂ©der 1200 mots. Un dĂ©compte exact nâest pas exigĂ©, mais tout abus sera sanctionnĂ©. La guerre remet-elle en cause la dĂ©finition traditionnelle de lâhomme comme animal raisonnable comme le soutient La BruyĂšre ? 2 Analyse du texte et remarques. Le texte commence par une Ă©nonciation qui montre une adresse aux hommes. Il ne fallait pas immĂ©diatement conclure que le sujet de lâĂ©nonciation Ă©tait lâ auteur ». Celui qui sâadresse aux hommes commence par ridiculiser la petitesse des hommes qui les amĂšnent Ă montrer les plus grands dâentre eux alors que les montagnes sont bien plus hautes. Il ajoute que les hommes se louent exagĂ©rĂ©ment et mĂ©prisent les autres espĂšces, y compris les plus grandes, avant dâindiquer quâil est DĂ©mocrite ~460-~370 av. Câest donc un philosophe de lâAntiquitĂ© grecque, un sage qui fustige les ridicules des hommes du haut de sa sagesse. DĂ©mocrite donc expose les façons de parler des hommes qui attribuent diffĂ©rentes qualitĂ©s aux animaux en sâattribuant Ă eux-mĂȘmes la qualitĂ© de raisonnable. Câest la dĂ©finition traditionnelle qui vient dâAristote. Dans La politique I, 2, 1253a, que lâhomme soit un zoon logon ekon Î¶ÎżÎœ Î»ÎłÎżÎœ áŒÏÎżÎœ, un animal ayant la raison ou le discours ou la parole selon la traduction de logos, sert Ă montrer que câest ce qui fait de lâhomme un zoon politikon Î¶ÎżÎœ ÏολÎčÎčÎșΜ, un animal politique ». Animal doit ĂȘtre pris au sens purement biologique des ĂȘtres vivants douĂ©s de sensations et de mouvement diffĂ©rents des plantes. Raisonnable » est alors la diffĂ©rence spĂ©cifique qui fait lâhomme, par diffĂ©rence avec les autres espĂšces animales. Il sâagit bien dâune diffĂ©rence de nature pour Aristote dans la mesure oĂč lâĂąme raisonnable que lâhomme partage avec les Dieux ou Dieu, nâappartient absolument pas aux autres ĂȘtres vivants, aux autres animaux. On peut dire que La BruyĂšre fait critiquer cette dĂ©finition par le sage DĂ©mocrite. Dâabord, les hommes se la sont donnĂ©e puisque la question de lâorigine est purement ironique. Ce quâil critique est que les hommes sont juges et partis. On trouve chez Platon un argument similaire dans Le Politique oĂč le philosophe critique la sĂ©paration entre lâhomme et les animaux effectuĂ©e par lâhomme lui-mĂȘme, tout comme il critique la sĂ©paration des Grecs et des Barbares que font les Grecs en tant que la sĂ©paration serait autre sâil sâagissait dâune autre espĂšce ou dâun autre peuple. Si les animaux se dĂ©finissaient fait dire Ă DĂ©mocrite La BruyĂšre, lâhomme se verrait autrement. Il fait Ă©numĂ©rer au sage tout ce qui est contraire Ă la raison et qui met lâhomme en dessous dâanimaux peu valorisĂ©s comme la taupe et la tortue qui suivent leur instinct, câest-Ă -dire se conforme Ă la nature. Implicitement, lâidĂ©e est que la vertu est de suivre la nature une thĂ©matique plutĂŽt stoĂŻcienne. Il propose lâargument principal. Lorsquâun animal en attaque un dâune autre espĂšce, voire un chasseur qui attrape un animal autre que lâhomme, ils sont louĂ©s. Par contre des animaux de la mĂȘme espĂšce qui sâaffrontent sont critiquĂ©s par les hommes. La BruyĂšre propose alors une sorte dâapologue qui prĂ©sentent dâabord des chats sâaffrontant par milliers et mourant de mĂȘme ainsi que des loups. Il sâagit donc de mettre en scĂšne la guerre et en la faisant faire imaginairement par des animaux, dâen montrer le ridicule achevĂ©. Il apostrophe les hommes pour leur faire dire quâune telle destruction de lâespĂšce les ferait blĂąmer par le rire de tels animaux. Il peut alors montrer que la situation est pire chez lâhomme qui a inventĂ© dâabord des armes par lesquelles il peut facilement tuer son prochain ce qui serait impossible Ă mains nues. Il conclut ironiquement que la progression du caractĂšre raisonnable de lâhomme se montre dans lâinvention des armes Ă feu quâil prĂ©sente avec une sorte dâhumour noir qui montre toutes les horreurs de la guerre. Il propose un second apologue, celui dâun homme qui aurait la taille dâune montagne et qui regarderait les conflits entre les hommes. Il nây verrait que petitesse. Câest Ă la premiĂšre personne que DĂ©mocrite se plaint que tout dans les discours de lâhomme sur lui-mĂȘme se rĂ©duise Ă la guerre. Il dĂ©crit de façon Ă©nigmatique un homme politique dâabord sujet puis chef, parfois vainqueur, parfois vaincu, devenu un maĂźtre qui domine des hommes qui par leur soumission accroissent son pouvoir et commettent des immoralitĂ©s. Il indique lâopposition des anglais pictes et saxons avec les hollandais. Il Ă©nonce la soumission gĂ©nĂ©rale, notamment des princes et autres nobles. DĂ©mocrite parlant, il use dâun terme grec, celui dâarchonte qui dĂ©signait une des plus hautes magistratures dans la citĂ© athĂ©nienne. MĂȘme lâempereur = CĂ©sar lui est soumis. La BruyĂšre conclut Ă une servitude volontaire â ses expressions font penser au cĂ©lĂšbre ouvrage de La BoĂ©tie publiĂ© par son ami Montaigne Discours sur la servitude volontaire. On estime quâil dĂ©crit Guillaume III dâOrange 1650-1702, stathouder des Provinces Unis en 1672 puis roi dâAngleterre en 1689. 3 Proposition de rĂ©sumĂ©. Hommes, nains comparĂ©s aux hauts sommets, que vous vous enorgueillissez ! Ăcoutez DĂ©mocrite. Vous louez certains animaux mais pĂ©rorez vous seuls ĂȘtes raisonnables. Sont-ce les autres animaux qui vous dĂ©finissent ainsi ? Sâils se dĂ©finissaient eux-mĂȘmes, quelle figure serait la vĂŽtre ! Ăcartons vos ridicules qui vous placent sous les [50] plus modestes animaux qui suivent la nature. Vous louez les animaux combattant ceux des autres espĂšces et les chasseurs. Vous blĂąmez les combats des animaux dâune mĂȘme espĂšce. Que diriez-vous de myriades de chats qui sâĂ©gorgeraient ? Ni verriez-vous pas une Ćuvre diabolique. Votre raison inventa des [100] armes pour mieux vous dĂ©chirez. Elle sâaugmenta en fabriquant des boules qui vous dĂ©coupent avec femmes et enfants. Imaginez un gĂ©ant haut comme une montagne qui vous contemplerait. Vos combats seraient des bruits dâinsectes, vos discours sur la guerre propos insignifiants. Et ce petit homme, parti de rien, [150] souverain commandant ceux qui accroissent son pouvoir en lui obĂ©issant, qui fait se dĂ©chirer des peuples, devant qui les rois mĂȘmes sâagenouillent ! Ce magistrat nouveau paye lâobĂ©issance par des victoires. Lâempereur en personne lâhonore. Sâil nâĂ©choue pas, il attaquera sa puissance. Finalement, tous sâ [200] y soumettent volontairement. 203 mots 4 Dissertation. Lorsquâen 1758 dans ses Systema Naturae, LinnĂ© 1707-1778 en vient Ă classer lâhomme dans lâespĂšce homo sapiens », il reprend la vieille idĂ©e traditionnelle qui voit en lâhomme un vivant dont la capacitĂ© Ă penser, voire Ă bien penser, est fondamentale. Et pourtant, dans le mĂȘme temps, les guerres qui ravagent lâEurope et que Voltaire dĂ©crit ironiquement dans son Candide publiĂ© en 1759 donne une tout autre image de lâhomme. On conçoit alors que La BruyĂšre en moraliste remette en cause la dĂ©finition traditionnelle de lâhomme comme animal raisonnable au vu du phĂ©nomĂšne de la guerre. En effet, elle paraĂźt absurde tant du point de vue thĂ©orique que pratique. Pourquoi les hommes sâaffrontent-ils et surtout se font gloire de se massacrer ? Reste que la raison est en lâhomme ce qui lui permet de se reprĂ©senter les choses en vĂ©ritĂ©. Elle peut ĂȘtre soumise aux dĂ©sirs ou aux passions. Mais elle peut aussi errer, se tromper. Les animaux, soumis Ă leur instinct, nâont pas Ă chercher comment agir. De sorte que câest bien plutĂŽt parce quâil est raisonnable que lâhomme semble capable de faire la guerre. DĂšs lors, la guerre nâa-t-elle pas justement pour source ce caractĂšre fondamental de lâhomme dâĂȘtre, en tant quâĂȘtre raisonnable un ĂȘtre capable de dĂ©raisonner ou bien montre-t-elle que la raison est inessentielle en lâhomme ou bien la guerre nâest-elle pas une solution prĂ©conisĂ©e par la raison ? En nous appuyant sur un roman dâHenri Barbusse, Le Feu journal dâune escouade, le De la guerre de Clausewitz, plus prĂ©cisĂ©ment le livre I De la nature de la guerre et une tragĂ©die dâEschyle, Les Perses, nous verrons que la guerre montre que lâhomme ne peut se comprendre seulement comme animal raisonnable et que pourtant lâhomme use bien de sa raison pour faire la guerre mĂȘme si elle est soumise Ă son dĂ©sir, mais que la guerre montre en derniĂšre analyse que lâhomme est bien raisonnable en faisant la guerre en tant quâelle est un rĂšglement politique des conflits. Dire de lâhomme quâil est un animal raisonnable, câest dire quâil est un vivant qui appartient au rĂšgne animal et quâen outre, câest la possession de la raison qui le caractĂ©rise. Or, par raison, on entend la facultĂ© qui permet de connaĂźtre le vrai et surtout de connaĂźtre le bien et de le mettre en Ćuvre. Or, la guerre est toujours un mal â Ă©ventuellement un moindre mal mais un mal quand mĂȘme. Il nâen reste pas moins vrai que les conditions dâexistence des hommes de lâescouade dans la boue des tranchĂ©es, les odeurs dâexcrĂ©ments, lâignorance des mouvements de troupe sont proprement inhumaines. Il en va de mĂȘme dans la retraite des Perses qui se noient lorsque le fleuve gelĂ© se brise comme le rapporte le messager Clausewitz pour sa part note que la guerre exclut toute philanthropie I, 3, Ce qui montre que la guerre rĂ©fute la thĂšse traditionnelle de lâhomme comme animal raisonnable, ce sont ses motifs. Lâombre du roi Darios dĂ©nonce lâhybris des Perses et de son fils 821. Les soldats dans Barbusse dĂ©noncent la folie de la guerre. Le narrateur, avant lâassaut, note Câest en pleine conscience, comme en pleine force et en pleine santĂ©, quâils se massent lĂ , pour se jeter une fois de plus dans cette espĂšce de rĂŽle de fou imposĂ© Ă tout homme par la folie du genre humain. » XX Le feu, Il y a bien une opposition entre ĂȘtre raisonnable et la folie que reprĂ©sente la guerre. Clausewitz, mĂȘme sâil propose une thĂ©orie de la guerre, montre quâelle repose sur lâignorance, le hasard I, 20, les frictions chapitre 7 qui rendent toute prĂ©vision impossible bref, la raison ne peut guĂšre sây dĂ©ployer. De ce point de vue Ă©galement, la guerre paraĂźt tout Ă fait contraire Ă la raison. Cependant, il reste Ă se demander comme cette folie peut frapper de temps en temps lâhomme. Car, ne faut-il pas que quelque chose le meuve qui le conduise Ă braver ce quâon nomme lâinstinct de conservation ? Quâest-ce alors qui domine en lâhomme ? On peut faire lâhypothĂšse que câest le dĂ©sir qui domine en lâhomme sâil est vrai que le dĂ©sir nous conduit au-delĂ du besoin, dans une quĂȘte dont lâobjet reste indĂ©terminĂ©. Et la guerre manifeste justement selon lâinterprĂ©tation que propose de Clausewitz RenĂ© Girard. Ce qui le montre, câest son concept abstrait ou absolu de guerre quâil prĂ©sente au dĂ©but du chapitre I. Elle implique une montĂ©e aux extrĂȘmes qui relĂšgue la raison Ă lâarriĂšre plan. La violence de chacun des adversaires commandĂ©e par celle de lâautre, la volontĂ© de chacun de soumettre la volontĂ© de lâautre, lâaccroissement des moyens mis en Ćuvre en fonction de la mise en Ćuvre des moyens de lâautre, sont les trois interactions qui dominent la raison. On le voit dans la tragĂ©die dâEschyle oĂč la violence dĂ©ployĂ©e par les AthĂ©niens qui tuent les marins survivants perses comme des thons » avec les dĂ©bris des rames est Ă la mesure de la violence des Perses qui sâapprĂȘtaient Ă dĂ©truire AthĂšnes comme ils lâavaient fait de lâantique Milet. De mĂȘme, Blaire, devenu cuisinier, imite Martin CĂ©sar, le cuisinier de NapolĂ©on. Il doit donc trouver des allumettes. Lorsquâavec ses compagnons, Poupardin, PĂ©pin et Volpatte, ils se perdent et trouvent un allemand, ils le tuent en se jetant sur lui comme des fous » sans se concerter XVIII Les allumettes. Dire que lâhomme est un animal raisonnable signifie simplement quâil est capable de calculer comment arriver Ă ses fins. Mais ses fins elles-mĂȘmes ne proviennent pas de la raison. On le voit dans la question des armes. Lors du bombardement, les soldats français vantent leurs canons quâils considĂšrent supĂ©rieurs Ă ceux des allemands, notamment le fameux 75 quâils opposent aux shrapnells de 77 allemands XIX Bombardement, On le voit encore dans la mise au service de la guerre de la raison instrumentale comme la nomme Habermas nĂ© en 1929 dans La technique et la science comme idĂ©ologie » 1968. Câest en effet grĂące Ă une ruse que les Grecs ont gagnĂ© la bataille de Salamine selon le rĂ©cit du messager Ă la Reine. Un Grec et sq. â plutĂŽt un esclave perse de ThĂ©mistocle si on en croit HĂ©rodote ~484-420 av. Histoires VIII, 75, et Plutarque ~45-120, Vie de ThĂ©mistocle 12 â aurait annoncĂ© que la flotte grecque allait fuir. Elle rĂ©ussit ainsi Ă attirer la flotte perse dans un espace oĂč sa supĂ©rioritĂ© numĂ©rique ne sert Ă rien. Lorsquâil Ă©numĂšre les qualitĂ©s du gĂ©nie martial, Clausewitz nâomet pas lâentendement. Car mĂȘme si le gĂ©nĂ©ral ne peut calculer, il lui faut rĂ©flĂ©chir et disposer de ses moyens au mieux en fonction du contexte. Clausewitz note que lâusage de la violence nâexclut en rien lâutilisation de lâintelligence chapitre I, 3, bien au contraire, câest elle qui va permettre dâaccroĂźtre la violence. NĂ©anmoins, non seulement on ne peut rĂ©duire la raison Ă son rĂŽle instrumentale, câest-Ă -dire quâelle a aussi un rĂŽle pratique, câest-Ă -dire dâĂ©valuation des fins, mais en outre on peut penser quâelle joue un rĂŽle dans le dĂ©clenchement de la guerre ou dans sa fin tout au moins provisoire quâon nomme paix. DĂšs lors, nâest-ce pas au contraire parce quâil est un animal raisonnable que lâhomme fait la guerre ? En effet, la raison, lorsquâelle doit Ćuvrer pour le bien public, peut parfois conseiller la guerre. Lorsque les AthĂ©niens sâĂ©lancent contre les Perses Ă Salamine, le messager rapporte le chant qui est le leur Allez, fils des Grecs ! dĂ©livrez / votre patrie, dĂ©livrez vos fils et vos femmes, / les autels des dieux de vos pĂšres, les tombeaux / de vos aĂŻeux ! câest pour eux tous quâil faut se battre ! ». Quel Ă©tait leur choix ? Soit se soumettre aux Perses, soit combattre. Il est clair que la guerre Ă©tait la voix de la raison dans la mesure oĂč elle Ă©tait la solution pour la prĂ©servation de la libertĂ© des citoyens. Quant aux Perses, malgrĂ© la critique quâEschyle fait de XerxĂšs par lâintermĂ©diaire de lâombre de son pĂšre et dĂ©funt roi Darios et sq., il poursuit lâĆuvre de son pĂšre et en combattant en GrĂšce, il empĂȘche les Grecs de venir combattre en Perse â ce que finira par faire Alexandre le Grand. Câest pour cela que Clausewitz a raison, quel que soit le statut quâon accorde Ă lâidĂ©e de guerre absolue qui trouve une certaine rĂ©alitĂ© dans la guerre dâextermination, de considĂ©rer que la guerre a un sens fondamentalement politique cf. chapitre I, 24. Ce qui le montre câest que la fin de la guerre est la paix cf. I, 13, câest-Ă -dire la cessation au moins provisoire des hostilitĂ©s, ce qui prĂ©suppose que la raison des hommes les amĂšne Ă arrĂȘter la guerre lorsquâils estiment que leurs objectifs sont atteints. Il faut alors une Ă©valuation de la raison. De mĂȘme, dans le roman de Barbusse, la rationalitĂ© de la guerre malgrĂ© sa folie, se lit dans lâespoir dâune humanitĂ© enfin rĂ©conciliĂ©e. Câest ce quâun soldat anonyme exprime Si la guerre actuelle a fait avancer le progrĂšs dâun pas, ses malheurs et ses tueries compteront pour peu. » XXIV Lâaube, Câest que la raison ne consiste pas simplement Ă dĂ©finir le bien. Lâopposition du rationnel ou de la raison instrumentale comme calcul des moyens et du raisonnable comme dĂ©termination des fins ne peut mettre de cĂŽtĂ© la question des consĂ©quences de nos actions. Lorsque donc un diffĂ©rend est irrĂ©ductible, la raison, loin dâinterdire la guerre, la prescrit. La citĂ© athĂ©nienne Ă©tant sous le coup dâune menace mortelle, lâempire perse quant Ă lui Ă©tait fondĂ© sur le principe dâune conquĂȘte sans fin. Finalement, câest bien lâanalyse des consĂ©quences et non simplement des fins qui fait que la raison ordonne la guerre. Chacun des Ătats choisit raisonnablement la guerre en visant un accord des fins et des moyens. On peut faire la mĂȘme analyse du point de vue de Barbusse. Dâun cĂŽtĂ©, lâempire allemand, le militarisme de Guillaume, dâun autre la rĂ©sistance française, le souci de la libertĂ©. Lâopposition entre la France et lâAllemagne, du cĂŽtĂ© français, sâest aussi jouĂ© comme une rĂ©pĂ©tition des guerres mĂ©diques comme en tĂ©moigne le succĂšs Ă la fin du XIX° et au dĂ©but du XX° de la tragĂ©die dâEschyle cf. Christophe Corbier La Grande Guerre MĂ©dique essai d'une Ă©tude de rĂ©ception des Perses dâEschyle dans la France de la TroisiĂšme RĂ©publique, Revue de littĂ©rature comparĂ©e, 2004/3, n° 311. Qui dit conflit politique, dit guerre possible, soutient Clausewitz. Sâil faut Ă©carter toute considĂ©ration morale, ce nâest pas pour dĂ©fendre une quelconque apologie de la violence comme le fera Ernst JĂŒnger 1895-1998 dans La guerre comme expĂ©rience intĂ©rieure 1922, câest plutĂŽt pour que le sentimentalisme moral ne se retourne pas comme soi. Comprendre la guerre dans sa nĂ©cessitĂ© rationnelle dans certaines circonstances, câest faire comme le caporal Bertrand dans Le Feu qui justifie son engagement par la nĂ©cessitĂ© de dĂ©fendre la patrie II Dans la terre, Nous nous Ă©tions demandĂ© si la guerre remettait en cause la dĂ©finition traditionnelle de lâhomme comme animal raisonnable. On a vu quâelle comportait un Ă©lĂ©ment dâirrationalitĂ©, voire que la raison paraissait y ĂȘtre soumise aux dĂ©sirs de lâhomme. Il nâen reste pas moins vrai que dans la mise en Ćuvre des moyens et surtout dans sa fin politique, la guerre nâest pas Ă©trangĂšre Ă la raison et ne remet pas en cause la dĂ©finition traditionnelle de lâhomme.
Aideà la lecture cursive de Les CaractÚres de La BruyÚre. Résumés de plusieurs passages de l'oeuvre de La BruyÚre, Les CaractÚres. Ces résumés, s'approchent souvent de l'analyse critique, et nous permettent ensuite, d'établir une définition d'un caractÚre selon La BruyÚre. Pour introduire le sujet, le document est précédé d'un biographie de La BruyÚre et
Un caractĂšre bien fade est celui de n'enavoir aucun . VoilĂ qui annonce la couleur ! Dans ses CaractĂšres, oeuvre magis-trale Ă laquelle il a consacrĂ© sa vie, La BruyĂšre brosse un portrait au vitriol de ses contemporains. Fin observateur, il n'Ă©pargne personne l'ambition du courtisan, l'Ă©goĂŻsme du puissant, la vanitĂ© dupĂ©dant sont tournĂ©s en ridicule. Et Ă tra-vers eux, c'est toute une sociĂ©tĂ©, celle du paraĂźtre et de l'argent, qui est fustigĂ©e. - Une frise chronologique historique et culturelle- Une introduction Pourquoi lire Les CaractĂšres au XXI ? siĂšcle ? - Le texte intĂ©gral annotĂ©Des sujets pour s'entraĂźner Ă l'oral et Ă l'Ă©crit du bac- Des analyses de textes au fil de l'oeuvre- Un commentaire de texte et une dissertation rĂ©digĂ©s- Des exercices de grammaire avec corrections- Des exercices d'appropriationUn dossier pour situer et comprendre le texte- Une prĂ©sentation de l'oeuvre et de La BruyĂšre dans son Ă©poque- Les mots importants des CaractĂšres- Un groupement de textes autour du parcours du bac La comĂ©die La BruyĂšre Jean deEditeur GALLIMARDDate de parution 03/06/2021Nombre de pages 229Dimensions x x savoir +Livraison ou retrait dĂšs 1/2 semaines Delivery date fragmentsA partir de 1,99⏠- Retrait offert dĂšs 25⏠Un caractĂšre bien fade est celui de n'enavoir aucun . VoilĂ qui annonce la couleur ! Dans ses CaractĂšres, oeuvre magis-trale Ă laquelle il a consacrĂ© sa vie, La BruyĂšre brosse un portrait au vitriol de ses contemporains. Fin observateur, il n'Ă©pargne personne l'ambition du courtisan, l'Ă©goĂŻsme du puissant, la vanitĂ© dupĂ©dant sont tournĂ©s en ridicule. Et Ă tra-vers eux, c'est toute une sociĂ©tĂ©, celle du paraĂźtre et de l'argent, qui est fustigĂ©e. - Une frise chronologique historique et culturelle- Une introduction Pourquoi lire Les CaractĂšres au XXI ? siĂšcle ? - Le texte intĂ©gral annotĂ©Des sujets pour s'entraĂźner Ă l'oral et Ă l'Ă©crit du bac- Des analyses de textes au fil de l'oeuvre- Un commentaire de texte et une dissertation rĂ©digĂ©s- Des exercices de grammaire avec corrections- Des exercices d'appropriationUn dossier pour situer et comprendre le texte- Une prĂ©sentation de l'oeuvre et de La BruyĂšre dans son Ă©poque- Les mots importants des CaractĂšres- Un groupement de textes autour du parcours du bac La comĂ©die La BruyĂšre Jean deEditeur GALLIMARDDate de parution 03/06/2021Nombre de pages 229Dimensions x x / EAN cfd4d6d3-fe8d-4334-b380-7613d9d8fb68 / 9782072944338 LES CARACTERES LIVRES V A X, La BruyĂšre Jean deIl n'y a pas encore d'avis pour ce produit. Magasin AuchanEstimĂ©e le 07/09/2022 1,99⏠Votre commande est livrĂ©e dans le magasin Auchan de votre choix. Vous ĂȘtes prĂ©venu par email et/ou par SMS dĂšs la rĂ©ception de votre commande par le magasin. Vous retirez votre commande en moins de 5 minutes en toute autonomie, quand vous le souhaitez selon les horaires dâouverture de votre magasin et vous en profitez pour faire vos courses. Votre colis reste disponible en magasin pendant 14 jours dĂšs rĂ©ception. Point relaisEstimĂ©e le 07/09/2022 1,99⏠Votre commande est livrĂ©e dans le Point Relais de votre choix. Vous ĂȘtes prĂ©venu par email et/ou par SMS dĂšs la rĂ©ception de votre commande par le Point Relais. Souvent ouverts jusqu'Ă 19h30 et parfois le week-end, les 12500 Points Relais disponibles en France offrent l'avantage d'ĂȘtre proches de votre domicile ou de votre lieu de travail. En cas d'absence, ils conservent votre achat pendant 14 jours avant de nous le retourner. Livraison Ă domicileEstimĂ©e le 07/09/2022 2,99⏠Pour les produits vendus par Auchan, votre commande est livrĂ©e Ă domicile par La Poste. Absent le jour de la livraison ? Vous recevez un email et/ou un SMS le jour de l'expĂ©dition vous permettant de confirmer la livraison le lendemain, ou de choisir une mise Ă disposition en bureau de poste ou Point Relais.
DISSERTATIONLA BRUYEREMargaux Auboyneau 1G2 Dissertation La BruyĂšre prĂ©sente ses CaractĂšres comme Ă©tant la continuitĂ© de lâoeuvre de ThĂ©ophraste, CaractĂšres, probablement Ă©crits en 319 avant J-C. Lâoeuvre de La BruyĂšre compte au total seize livres. Les livres V Ă X sont arrangĂ©s selon un ordre croissant qui donnent Ă voir des relations humaines en gĂ©nĂ©ral,
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Les+ de la collection âą Tous les repĂšres sur lâauteur et le contexte de lâĆuvre âą Des explications linĂ©aires pour se prĂ©parer Ă lâoral âą Le Dossier du lycĂ©en avec tous les thĂšmes clĂ©s et les enjeux de lâĆuvre et du parcours associĂ©, des sujets de dissertation et des points de mĂ©thode pour prĂ©parer les Ă©lĂšves au Bac
PREMIER SUJETLES GRANDES LIGNES DU PLANPLAN DĂTAILLĂDEUXIĂME SUJETLES GRANDES LIGNES DU PLANPLAN DĂTAILLĂSUJETS COMPLĂMENTAIRES PREMIER SUJET Sujet 1 DĂ©velopper ce jugement de Jules LemaĂźtre sur Les CaractĂšres Les ciselures du style nâempĂȘchent point lâĆuvre de La BruyĂšre dâĂȘtre impitoyable et triste. » Rennes LES GRANDES LIGNES DU PLAN Cherchons dans la citation lâesquisse dâun plan. Il sâagit dâisoler dans la continuitĂ© dâune phrase plusieurs idĂ©es en nous arrĂȘtant sur les mots essentiels. Je relĂšve ciselures du style » et je traduis le style est le rĂ©sultat dâun effort minutieux qui vise Ă lâeffet ; je note ensuite Ćuvre impitoyable et triste ». AprĂšs le jugement sur la forme, le jugement sur le fond une peinture sans indulgence. VoilĂ mes deux parties. Les sous-parties, je puis dĂ©jĂ entrevoir leurs Ă©tiquettes. Dans la forme », on Ă©tudie successivement le choix des mots et le mouvement de la phrase. Pour le fond, je sais que le titre de lâouvrage est Les CaractĂšres ou les MĆurs de ce siĂšcle. Je sais aussi que pour un Classique la peinture de son temps sâĂ©largit en une peinture de lâhomme Ă©ternel. Mais, encore une fois, ce plan en deux parties comportant chacune deux sous-parties est fait pour orienter les recherches Ă travers les textes. Selon ce que je vais dĂ©couvrir, je serai peut-ĂȘtre amenĂ© Ă supprimer tel point, Ă donner beaucoup dâimportance Ă tel autre. Un plan de recherches nâest pas un plan dĂ©finitif. LECTURES â Analyser quelques portraits par exemple Giton et PhĂ©don, MĂ©nalque chap. 11, Arrias chap. 5, et lire attentivement le chapitre 11 dans son ensemble. PLAN DĂTAILLĂ Introduction Ce qui frappe dĂšs lâabord dans Les CaractĂšres, câest le style oĂč lâon sent peut-ĂȘtre un peu trop que lâart est le rĂ©sultat dâun effort minutieux qui ne laisse rien au hasard. Mais le brillant et le pittoresque du style ne sauraient, faire illusion. Sous lâalacritĂ© de la phrase et le cliquetis des mots La BruyĂšre dresse un rĂ©quisitoire impitoyable contre la sociĂ©tĂ© de son temps qui sâĂ©largit bientĂŽt en une peinture sans indulgence de lâĂ©ternelle humanitĂ©. Câest en ce sens que Jules LemaĂźtre a pu dire Les ciselures du style nâempĂȘchent pas lâĆuvre de La BruyĂšre dâĂȘtre impitoyable et triste. » I. Le style de La BruyĂšre est ciselĂ© Son art nâest pas suprĂȘme, car il se voit et se sent, comme lâa dit Sainte-Beuve. On y sent moins le rĂ©sultat dâune heureuse rencontre entre la pensĂ©e et lâexpression que la recherche heureuse mais minutieuse de lâeffet. A. â LE VOCABULAIRE. Il vise Ă la couleur et Ă la vigueur, par lâemploi a des mots techniques. Il parle de cordiaux », de Juleps » et Ă©numĂšre dans lâamateur de tulipes toutes les variĂ©tĂ©s de tulipes ;b des mots archaĂŻques, comme dru » et recru », empruntĂ©s Ă la langue du XVIe siĂšcle ;c des mots triviaux il nâhĂ©site pas Ă dire dâun de ses personnages Il sâest crevĂ© Ă me suivre » ;d des mots concrets pour traduire une idĂ©e qui sâexprimerait naturellement dâune maniĂšre abstraite On bĂątit dans la vieillesse ; on meurt quand on est aux peintres et aux vitriers », pour exprimer le moment oĂč la maison sâachĂšve. B. â LA PHRASE. Elle traduit la mĂȘme recherche de lâeffet a Ă lâintĂ©rieur des membres de phrase. Le choix du qualificatif Ă effet, les alliances de mots, ce souci dâĂ©chapper aux formules toutes faites, aux clichĂ©s, les Ă©numĂ©rations oĂč se glisse un mot quâon nâattendait pas, traduisent un dĂ©sir de provoquer la surprise, qui va parfois jusquâau calembour exposer Ă la fortune du dĂ© la sienne propre »; la mĂ©taphore et la comparaison, qui vont parfois au mauvais goĂ»t Il faut juger les femmes depuis la chaussure jusquâĂ la coiffure, exclusivement, Ă peu prĂšs comme on mesure le poisson entre tĂȘte et queue » ; b dâun membre de phrase Ă lâautre. TantĂŽt la symĂ©trie Ă©troite entre deux membres de phrase qui traduisent la servilitĂ© avec laquelle chacun rĂšgle son allure sur Giton avec un temps de retard Il sâarrĂȘte et lâon sâarrĂȘte ». TantĂŽt lâopposition, au contraire, entre un membre de phrase ou une sĂ©rie de membres de phrase assez longs et la formule sĂšche, faite de monosyllabes, Ă laquelle il aboutit Il est pauvre » ou Il est riche ». TantĂŽt encore la reprise de mots identiques en tĂȘte de plusieurs membres de phrase successifsâ ou Ă une place symĂ©trique dans chacun de ces membres de phrase Arrias a tout vu, tout lu » ; c dâun dĂ©veloppement Ă lâautre. Les maximes sâexpriment tantĂŽt sous la forme dâune interrogation, dâune exclamation, dâune apostrophe, dâun conseil, dâun dĂ©veloppement oratoire. II. Pourtant la peinture que ce style met en valeur est impitoyable et triste A. â LA PEINTURE SOCIALE EST IMPITOYABLE ET TRISTE. a Les financiers, dont lâinfluence est croissante dans la seconde moitiĂ© du XVIIe siĂšcle. Partis de rien, ils font la loi grĂące Ă leur fortune les courtisans briguent la main de leur fille. Ils sont sans scrupules comme sans pitiĂ© tel ce Champagne qui sans hĂ©sitation signe un ordre quâon lui prĂ©sente qui ĂŽterait le pain Ă toute une province si lâon nây remĂ©diait ». Ce sont des parvenus qui Ă poids dâor sâarrogent les plus grands noms » et les terres les mieux titrĂ©es avec leurs chĂąteaux et leurs maisons antiques ». b La Cour et les Grands qui se prosternent devant le Roi et qui quĂȘtent servilement ses bonnes grĂąces orgueilleux et malfaisants, inintelligents et paresseux, ils se dĂ©tournent des affaires publiques et laissent prendre leur place auprĂšs du prince par des citoyens sages et instruits quâils mĂ©prisaient. Joueurs et dĂ©bauchĂ©s, fĂ©roces dans leurs rivalitĂ©s et cachant sous la politesse des maniĂšres cette fĂ©rocitĂ©. c La bourgeoisie, grisĂ©e par lâimportance de plus en plus grande quâelle prend dans la sociĂ©tĂ©, commence Ă abandonner ses solides vertus bourgeoises pour copier la Cour. Les Crispins se cotisent pour avoir un Ă©quipage. Les Sanions Ă©talent partout leurs armoiries, oubliant des gens qui ont connu leur pĂšre, simple boutiquier. d Le peuple et en particulier les paysans qui ressemblent aux animaux par lâaspect, par la condition, attachĂ©s quâils sont Ă la terre, par leurs travaux, par leur mode de vie, par la façon dont on les traite on oublie presque quâils sont des hommes. B. â LA PEINTURE MORALE EST IMPITOYABLE ET TRISTE. Les hommes ne gardent jamais le sens de la mesure les goĂ»ts, les distractions deviennent des manies qui absorbent lâhomme tout entier et font que rien ne le touche plus de ce qui est Ă©tranger Ă sa manie lâamateur dâoiseaux, lâamateur de tulipes. Câest que lâhomme est futile chapitre De lâHomme », no 3, inconstant mĂȘme chapitre, no 6, inconsĂ©quent, no 10. La raison est impuissante Ă tous les Ăąges de la vie no 49. Les sentiments chap. Du CĆur » ne manifestent pas le plus souvent un besoin de se dĂ©vouer, mais sont le prĂ©texte dâĂąpres batailles dâorgueil, dâĂ©goĂŻsme ou de jalousie. Au reste tout nâest quâĂ©goĂŻsme pour La BruyĂšre sauf peut-ĂȘtre lâamitiĂ©. Conclusion On voit donc quâen dĂ©pit des brillantes qualitĂ©s du style lâimpression qui se dĂ©gage des CaractĂšres reste impitoyable et triste. Et la verve de lâĂ©crivain, bien loin de corriger cette expression dâamertume, la fixe au contraire dans lâesprit du lecteur Ă lâaide de pointes cruelles et de formules impĂ©rissables. REMARQUES 1. La richesse du sujet nâa pas permis de dĂ©velopper ici tous les exemples. Ils ne sont le plus souvent quâindiquĂ©s. Il reste que dans une dissertation vous devez toujours appuyer vos affirmations dâexemples dĂ©veloppĂ©s. Pour tirer tout le profit dĂ©sirable de ce plan, il convient de vous reporter aux exemples dont la rĂ©fĂ©rence est indiquĂ©e et dâen fixer au moins quelques-uns dans votre Est-il besoin de vous rappeler que lâIntroduction explique le contenu de la citation avant de la transcrire et que, naturellement, elle utilise Ă cet effet la traduction » que vous aviez faite des termes essentiels de cette citation ? Cf. Les grandes lignes du plan », en haut de lâarticle.3. La Ire partie traite, Ă propos de La BruyĂšre, un problĂšme technique essentiel celui de la forme. Je retiens quâun vocabulaire emprunte volontiers sa couleur aux termes techniques, archaĂŻques et au langage familier. Toutefois, reportez-vous au deuxiĂšme sujet sur Ronsard et cherchez sâil puise exactement aux mĂȘmes sources la valeur pittoresque de sa langue. Oui, pour lâessentiel. Mais il nâemploie pas, par exemple, les mots familiers. Donc il est utile de retenir, Ă propos de chaque sujet, des notions gĂ©nĂ©rales. Mais il ne faut pas quâelles deviennent des idĂ©es toutes faites que lâon plaquera sans adaptation et sans discernement sur chaque cas la mĂȘme maniĂšre, vous pouvez dĂ©gager de cette partie certains procĂ©dĂ©s concernant la recherche de lâeffet » dans la phrase. Vous en tirerez profit par la suite â si vous ĂȘtes circonspect. DEUXIĂME SUJET Sujet 2 Comment vous expliquez-vous le succĂšs que connurent en leur temps Les caractĂšres de La BruyĂšre ? Paris, Rennes LES GRANDES LIGNES DU PLAN Un Ă©cueil Ă Ă©viter faire tourner la dissertation Ă un Ă©loge dans lâabsolu des CaractĂšres. Lâestime que des gĂ©nĂ©rations successives de gens de goĂ»t sâaccordent Ă tĂ©moigner Ă une Ćuvre, plusieurs siĂšcles aprĂšs la mort de son auteur, se fonde sur des mĂ©rites profonds et essentiels. Il nâen est pas ainsi de la faveur qui sâattache Ă un ouvrage au moment de sa publication. Trop souvent cet engouement est dĂ» Ă des motifs plus extĂ©rieurs et plus futiles succĂšs de scandale, conformitĂ© aux goĂ»ts et Ă la mode littĂ©raire du temps, parfum de nouveautĂ©. Câest donc dans ce sens que nous allons orienter nos recherches. LECTURES â Voir, dans Les CaractĂšres, essentiellement les chapitres De la Ville » et De la Cour ». PLAN DĂTAILLĂ Introduction Le succĂšs des CaractĂšres fut dĂšs leur publication considĂ©rable et trois Ă©ditions furent Ă©puisĂ©es en moins dâun an. Les gens du temps sây jetaient pour y dĂ©couvrir non sans rancĆur une critique acerbe de leur propre personne ou de la classe sociale Ă laquelle ils appartenaient. Les autres y trouvaient, outre le malin plaisir de voir Ă©gratigner autrui, lâagrĂ©ment plus dĂ©sintĂ©ressĂ© et plus profond dâune Ćuvre qui, empruntant les genres en vogue, traitait des thĂšmes dâactualitĂ© sous une forme aimable et attrayante. Câest en ce sens que M. de MalĂ©zieu avait pu Ă©crire Ă La BruyĂšre VoilĂ de quoi vous attirer beaucoup de lecteurs et beaucoup dâennemis. » I. Les personnalitĂ©s Ainsi le succĂšs immĂ©diat des CaractĂšres sâexplique dâabord par les attaques personnelles quây pouvaient dĂ©couvrir les contemporains. Nombreux sont en effet ceux qui pouvaient se retrouver campĂ©s dans les portraits, si lâon en croit les clĂ©s » qui circulaient alors. Pour un CondĂ© qui pouvait avec complaisance, en dĂ©pit de son immense orgueil, se retrouver dans le portrait dâĂmile, combien de victimes dans ces esquisses prises sur le vif ! Il est peu probable que Mme de Montespan ait retrouvĂ© sans dĂ©plaisir dans le portrait dâIrĂšne ses prĂ©occupations de malade demi-imaginaire, son goĂ»t pour les remĂšdes trop compliquĂ©s, ses frĂ©quentations trop complaisantes des sommitĂ©s mĂ©dicales et aussi le fait quâelle ne pensait pas que pour se guĂ©rir il lui suffisait de faire appel Ă la simple hygiĂšne et au simple bon sens. M. de Brancas devait aussi retrouver avec acrimonie le rĂ©cit encore aggravĂ© de ses distractions Ă la Cour. Et nous ne parlons ni de Fontenelle, portraiturĂ© dans Cydias, ni de Gnathon, qui Ă©tait lâabbĂ© Danse, Ă moins quâil ne fĂ»t le marquis de LĂ©vy-Girardin. La liste en est inĂ©puisable. Outre ce succĂšs dĂ» Ă des attaques personnelles, les CaractĂšres connaissaient un autre succĂšs plus large dĂ» au fait que les dĂ©fauts des classes sociales du temps sây retrouvaient reprĂ©sentĂ©s. Les bourgeois voyaient avec malignitĂ© la caricature des Grands, prosternĂ©s devant le Roi et quĂȘtant servilement ses bonnes grĂąces, joueurs et dĂ©bauchĂ©s par surcroĂźt, fĂ©roces dans leurs rivalitĂ©s et cachant cette fĂ©rocitĂ© sous la politesse affectĂ©e des maniĂšres. Les Grands Ă leur tour se gaussaient Ă voir la peinture des bourgeois sâingĂ©niant Ă copier la Cour les Crispins qui se cotisent pour avoir un Ă©quipage ; les Sanions Ă©talant partout leurs armoiries et ignorant les gens qui ont connu leur pĂšre, un simple boutiquier. Mais les deux classes sociales sâaccordent dans la haine fĂ©roce quâelles Ă©prouvent contre les financiers et leur haine se satisfait Ă voir la peinture de ces gens sans pitiĂ© qui font la loi grĂące Ă leur fortune, tel ce Champagne qui sans hĂ©sitation signe un ordre quâon lui prĂ©sente, qui ĂŽterait le pain Ă toute une province si lâon nây remĂ©diait », et sâarrogent les plus grands noms » et les terres les mieux titrĂ©es avec leurs chĂąteaux et leurs maisons antiques ». III. La vogue des genres dont sâinspire La BruyĂšre Il y a plus. Les CaractĂšres trouvaient un nouvel Ă©lĂ©ment de faveur dans le genre mĂȘme sous lequel ils se prĂ©sentaient au public et quâannonçait le titre. Câest sous la forme des maximes et des portraits que se prĂ©sentaient les CaractĂšres. Deux genres en vogue sâil en fut les portraits fleurissaient dans les salons, notamment dans celui de Mlle de ScudĂ©ry, et SegrĂ© put sans effort rassembler en un volume, La Galerie des portraits, tous ceux qui sây composĂšrent. Ils fleurissent aussi dans les Ćuvres les mĂ©moires du cardinal de Retz, celles de Mme de Motteville donnent le portrait dâAnne dâAutriche. La Rochefoucauld et Retz composaient chacun de leur cĂŽtĂ© le portrait lâun de lâautre. De ce goĂ»t universel des portraits, la comĂ©die de MoliĂšre, fidĂšle mĂ©moire du temps, suffirait Ă rendre tĂ©moignage. La scĂšne des portraits du Misanthrope, les portraits que lâon rencontre ça et lĂ au fil des PrĂ©cieuses ridicules en font foi. La parodie des portraits ne manque mĂȘme pas Ă lâĂ©poque et lâon sait que la parodie est moins la rançon dâune mode que sa consĂ©cration. SegrĂ© nous transmet le portrait-charge de Mme de la GrenouillĂšre et Boileau celui de Tisiphone. On pourrait montrer de la mĂȘme maniĂšre la vogue que connaissaient aussi les maximes, dans le salon de Mme de SablĂ© dont les pensĂ©es et les rĂ©flexions ont Ă©tĂ© publiĂ©es par lâabbĂ© Dailly. Le chevalier de MĂ©rĂ© publia lui aussi un recueil de maximes et tout le monde connaĂźt celui de La Rochefoucauld. IV. LâagrĂ©ment de la forme A. â COMPOSITION. AgrĂ©ables aux contemporains par les genres quâils empruntaient, Les CaractĂšres leur plaisaient aussi par la composition lecture facile de chapitres nettement distincts ; variĂ©tĂ© provenant de cette alternance des maximes et des portraits Ă lâintĂ©rieur de chaque chapitre opposition artistique dans les portraits disposĂ©s en diptyques ou en triptyques ; art de lâordonnance du dĂ©tail qui, prĂ©sentĂ© souvent comme un rĂ©bus, sollicitait la curiositĂ© du lecteur et exerçait sa sagacitĂ© sur tel ou tel de ces portraits avec un trait final qui illumine lâensemble. B. â STYLE. Il nâest pas jusquâau style enfin qui nâĂ©tait de nature Ă sĂ©duire le lecteur, tant par ces qualitĂ©s, communes au XVIIe siĂšcle, de prĂ©cision, de sens du mot juste, de probitĂ© de la pensĂ©e et de son expression, que par ces qualitĂ©s nouvelles de vie, de mouvement, de pittoresque et dâimprĂ©vu. Il y avait lĂ encore un parfum de nouveautĂ© qui forçait le succĂšs. Conclusion Ainsi lâĆuvre de La BruyĂšre justifie Ă lâexamen la vogue dont elle fut lâobjet. Elle flattait les goĂ»ts du temps en mĂȘme temps quâelle sĂ©duisait par sa nouveautĂ© ; mais la vogue est chose passagĂšre et ce qui consacre une Ćuvre câest sa pĂ©rennitĂ©. Lâambition de Stendhal Ă©tait dâĂȘtre lu dans les siĂšcles Ă venir. La BruyĂšre a pleinement rĂ©alisĂ© pour son cette ambition. Les CaractĂšres sont une de ces Ćuvres privilĂ©giĂ©es qui emportent Ă la fois les suffrages des contemporains et de la postĂ©ritĂ©. REMARQUES IdĂ©es et exemples seule, la IVe partie LâagrĂ©ment de la forme » nâest pas illustrĂ©e dâexemples prĂ©cis. Il vous est facile de combler cette lacune Ă lâaide des Ă©lĂ©ments fournis par le sujet faut-il rappeler comment on doit tirer parti des exemples il sâagit en tous les cas de mettre en valeur tous les dĂ©tails qui peuvent Ă©clairer la dĂ©monstration. Ainsi reportez-vous Ă la Ire partie chacun des ridicules communs Ă IrĂšne et Ă son modĂšle, Mme de Montespan, se trouve Ă©noncĂ©, puisque câest grĂące Ă la somme de ces correspondances que lâon peut donner la clĂ© » du portrait. Mais le travail reste Ă faire pour CondĂ©-Ămile, Fontenelle Cydias, etc⊠Câest pour vous une excellente occasion dâapprendre Ă Ă©toffer un paragraphe en dĂ©veloppant ces exemples dans le sens indiquĂ©. SUJETS COMPLĂMENTAIRES Sujet 3 ApprĂ©ciez ce mot de M. de MalĂ©zieu Ă La BruyĂšre dont il venait de lire Les caractĂšres VoilĂ de quoi vous attirer beaucoup de lecteurs et beaucoup dâennemis. » Lyon Sujet voisin du deuxiĂšme sujet traitĂ©, voir en haut de lâarticle. Mais la citation appelle une organisation diffĂ©rente I. Beaucoup de lecteurs. Cf. IIIe et IVe parties a La vogue des genres dont sâinspire La BruyĂšre ; b lâagrĂ©ment de la Beaucoup dâennemis a la peinture satirique des classes sociales ; b la peinture peu flattĂ©e dâun certain nombre dâindividus qui ne pouvaient manquer de se reconnaĂźtre. Sujet 4 Taine Ă©crit Nous avons vu dans La BruyĂšre un Ă©loge du peuple, des rĂ©clamations en faveur des pauvres, une satire amĂšre contre lâinĂ©galitĂ© des conditions de fortune, bref les sentiments quâon appelle aujourdâhui dĂ©mocratiques. » Que pensez-vous de ce jugement ? Caen Pour la matiĂšre de la dissertation on se reportera au premier sujet traitĂ©, IIe partie voir en haut ainsi quâau deuxiĂšme sujet, IIe partie voir en haut.I. ApretĂ© de la peinture Cette peinture nâest pas celle dâun rĂ©volutionnaire, mais celle dâun moraliste. Il vise Ă rĂ©former les hommes non la sociĂ©tĂ©. Homme du XVIIe siĂšcle, il est trop bien enchainĂ© lui-mĂȘme Ă sa place dans la hiĂ©rarchie sociale pour croire quâil fĂ»t jamais possible de la remanier de fond en comble » PrĂ©vost-Paradol. Religieux, il estime que cette hiĂ©rarchie sociale est lâĆuvre de Dieu et que ces inĂ©galitĂ©s seront rĂ©parĂ©es dans un monde meilleur.
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VousrĂ©pondrez Ă cette question dans un dĂ©veloppement structurĂ© votre travail prendra appui sur les caractĂšres de La BruyĂšre sur les textes et documents du parcours associĂ© Ă cet Ćuvre et sur votre culture personnelle Merci dâavance pour votre aide. Total de rĂ©ponses: 1 Montrez les rĂ©ponses. Une autre question sur BAC. BAC, 24.10.2019 11:50.
RĂ©sumĂ© DĂ©tails CompatibilitĂ© Autres formats En 1688, la ville et la cour sont bouleversĂ©es par la publication des CaractĂšres. Dâabord assimilĂ©s Ă un Ă©vĂ©nement mondain, ils apparaissent aujourdâhui comme une Ćuvre moraliste majeure qui, dans sa critique de la comĂ©die sociale, prend le recul nĂ©cessaire pour rendre ses remarques universelles. TOUT POUR COMPRENDRE âą Notes lexicales âą Biographie de lâauteur âą Contexte historique et littĂ©raire âą GenĂšse et genre de lâĆuvre âą Chronologie et carte mentale LA COMĂDIE SOCIALE âą Analyse du parcours âą Groupement de textes âą Histoire des arts VERS LE BAC âą Explications linĂ©aires guidĂ©es âą Sujets de dissertation et de commentaire guidĂ©s âą Recueil de citations âą MĂ©thodologie CAHIER ICONOGRAPHIQUE Lire plusexpand_more Titre Les CaractĂšres, Livres V Ă X BAC 2022 EAN 9782080261441 Ăditeur Flammarion Date de parution 30/06/2021 Format PDF Poids du fichier Inconnue Protection Adobe DRM L'ebook Les CaractĂšres, Livres V Ă X BAC 2022 est au format PDF protĂ©gĂ© par Adobe DRM highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur application iOs et Android Vivlio. highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur My Vivlio. highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur le lecteur Vivlio. check_circle Cet ebook nĂ©cessitera un logiciel propriĂ©taire pour une lecture sur liseuse. De plus, la liseuse ne permet pas d'adapter la taille de la police d'Ă©criture sur ce format. Je crĂ©e ma liste dâenvies Vous devez ĂȘtre connectĂ©e pour pouvoir crĂ©er et sauvegarder votre liste dâenvies cancel DĂ©jĂ cliente ?Se connecter Pas encore inscrite ?Mon compte Un compte vous permettra en un clin dâoeil de commander sur notre boutique consulter et suivre vos commandes gĂ©rer vos informations personnelles accĂ©der Ă tous les e-books que vous avez achetĂ©s avoir des suggestions de lectures personnalisĂ©es Livre non trouvĂ© Oups ! Ce livre n'est malheureusement pas disponible... Il est possible quâil ne soit pas disponible Ă la vente dans votre pays, mais exclusivement rĂ©servĂ© Ă la vente depuis un compte domiciliĂ© en France. Lâabonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketLâabonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt jâen profite ! check_circle Chaque mois, bĂ©nĂ©ficiez dâun crĂ©dit valable sur tout le catalogue check_circle Offre sans engagement, rĂ©siliez Ă tout moment ! Lâabonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketLâabonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt jâen profite ! Vous allez ĂȘtre redirigĂ© vers notre prestataire de paiement Payzen pour renseigner vos coordonnĂ©es bancaire Si la redirection ne se fait pas automatiquement, cliquez sur ce lien. Bienvenue parmi nos abonnĂ©s ! shopping_basketLâabonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt jâen profite !
Dissertationla bruyĂšre Les maximes correspondent Ă une affirmation Ă valeur universelle, au prĂ©sent de vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale : « Un caractĂšre bien fade est celui de nâen avoir aucun» (V,
Tout est dit et on vient trop tard depuis plus de 7 000 ans quâil y a des hommes et qui pensent », disait La BruyĂšre dans Les CaractĂšres, publiĂ© en 1688. Cette opinion Ă©tait partagĂ©e par bien dâautres auteurs du XVIIe siĂšcle qui ont largement pratiquĂ© la réécriture, puisant notamment leur inspiration dans les textes de lâAntiquitĂ©. Mais si tout est dit », pourquoi le réécrire ? Plaçons-nous du point de vue du lecteur et demandons-nous ce qui motive son intĂ©rĂȘt pour une réécriture la ressemblance avec le modĂšle ou, au contraire, ce que lâon en distingue ? Pour le savoir, nous expliquerons dâabord lâintĂ©rĂȘt du lecteur pour une réécriture fidĂšle Ă lâĆuvre qui lâa inspirĂ©e, puis nous mettrons en Ă©vidence la richesse quâil trouve dans les Ă©carts entre lâune et lâautre. Astuce Un plan en trois parties nâest pas obligatoire. Quand le sujet sây prĂȘte, comme ici, mieux vaut une rĂ©ponse bien construite en deux parties quâun dĂ©veloppement en trois parties peu convaincant. La ressemblance dâune réécriture avec son modĂšle conditionne lâintĂ©rĂȘt du lecteur. En effet, le lecteur y cherche tout dâabord Ă retrouver des personnages et des thĂšmes quâil connaĂźt et quâil apprĂ©cie, parfois depuis sa plus tendre enfance. Ainsi, en lisant Vendredi ou les limbes du Pacifique ou Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier, réécritures du roman de Daniel Defoe intitulĂ© Robinson CrusoĂ©, ce sont surtout les personnages de Robinson et de Vendredi ainsi que les thĂšmes de la solitude et de la survie sur une Ăźle dĂ©serte que le lecteur a plaisir Ă retrouver, sâil les a dĂ©jĂ apprĂ©ciĂ©s dans le modĂšle. Son intĂ©rĂȘt dĂ©pendra donc fortement de la ressemblance de la réécriture avec le modĂšle quâil connaĂźt et espĂšre reconnaĂźtre. Aussi, en lisant une réécriture, on peut chercher Ă dĂ©couvrir ou se remĂ©morer des classiques » afin de construire ou consolider les Ă©lĂ©ments de notre culture commune. Câest notamment le cas pour les Ćuvres qui reprennent les mythes antiques. En assistant Ă une reprĂ©sentation dâune piĂšce de Racine, ce sont les hĂ©ros de lâAntiquitĂ© tels quâAndromaque, BĂ©rĂ©nice ou PhĂšdre et leurs aventures que le spectateur souhaite voir, comprendre et retenir plus la réécriture ressemblera Ă son modĂšle, plus le lecteur ou spectateur sera intĂ©ressĂ© et satisfait de pouvoir accĂ©der Ă un patrimoine qui a traversĂ© les siĂšcles et se lâapproprier. Enfin, le fait, pour le lecteur, de reconnaĂźtre des rĂ©fĂ©rences et allusions Ă un modĂšle contenues dans une réécriture crĂ©e une complicitĂ© intellectuelle avec lâauteur, source de plaisir. Câest le cas dans les Fourberies de Scapin, quand le lecteur initiĂ© sâaperçoit que MoliĂšre a intĂ©grĂ© la phrase Que diable allait-il faire dans cette galĂšre ? », empruntĂ©e Ă une piĂšce de Cyrano de Bergerac intitulĂ©e le PĂ©dant jouĂ©. Cela introduit mĂȘme une dimension ludique le lecteur teste » ses connaissances littĂ©raires et se fĂ©licite de saisir des rĂ©fĂ©rences qui restent cachĂ©es Ă ceux qui les ignorent. Si le lecteur aime reconnaĂźtre le modĂšle dans une réécriture, il est nĂ©anmoins aussi intĂ©ressĂ© par ce qui lâen distingue. Une réécriture peut chercher Ă dĂ©velopper son modĂšle, Ă ajouter de nouveaux Ă©lĂ©ments narratifs et donner une nouvelle Ă©paisseur au rĂ©cit et aux personnages. Les diffĂ©rentes réécritures de la lĂ©gende du Masque de fer en donnent un bon exemple alors que Voltaire, dans Le SiĂšcle de Louis XIV, a cherchĂ© Ă sâen tenir aux faits historiques, Victor Hugo donne la parole au personnage et Ă sa souffrance dans une piĂšce de théùtre, Les Jumeaux, tandis quâAlexandre Dumas intĂšgre lâhomme au masque de fer aux aventures de ses Mousquetaires dans Le Vicomte de Bragelonne. Chaque texte suscite lâintĂ©rĂȘt du lecteur en apportant de nouveaux Ă©lĂ©ments Ă la lĂ©gende, en complĂ©tant et en apportant diffĂ©rentes rĂ©ponses aux questions laissĂ©es en suspens par de premiers rĂ©cits mystĂ©rieux. Aussi, la réécriture peut sâĂ©loigner du modĂšle en le transposant Ă une autre Ă©poque, en lâadaptant Ă un nouveau contexte. Ainsi, lâAntigone Ă©crite par Jean Anouilh est bien une réécriture du mythe antique, mais, Ă©crite pendant la Seconde Guerre mondiale et jouĂ©e pour la premiĂšre fois en 1944, elle fait Ă©cho Ă une nouvelle rĂ©alitĂ© qui lâĂ©carte de son modĂšle et en renouvelle lâĂ©cho. Son auteur lui-mĂȘme lâaffirme Citation LâAntigone de Sophocle, lue et relue, et que je connaissais par cĆur depuis toujours, a Ă©tĂ© un choc soudain pour moi pendant la guerre [âŠ]. Je l'ai réécrite Ă ma façon, avec la rĂ©sonance de la tragĂ©die que nous Ă©tions alors en train de vivre. » Dans la piĂšce dâAnouilh, le personnage dâAntigone reprĂ©sente la rĂ©volte, la RĂ©sistance, le refus du compromis avec lâennemi. De mĂȘme, le classique RomĂ©o et Juliette de Shakespeare se voit rĂ©actualisĂ© en 1957 dans la comĂ©die musicale West Side Story qui transpose la piĂšce dans un New York dĂ©chirĂ© par les haines raciales et les problĂšmes posĂ©s par lâimmigration dans lâAmĂ©rique des annĂ©es 50. Enfin, réécrire, câest parfois transposer une Ćuvre ou un thĂšme dans un style diffĂ©rent dans ce cas, lâenjeu peut ĂȘtre esthĂ©tique, ludique voire humoristique. Ainsi, les auteurs classiques, au XVIIe siĂšcle, reprennent les tragĂ©dies antiques fidĂšles Ă leurs modĂšles, ils cherchent nĂ©anmoins Ă atteindre une perfection qui justifie des modifications telles que le respect de la rĂšgle des trois unitĂ©s et des rĂšgles de biensĂ©ance et de vraisemblance. De mĂȘme, Jean de La Fontaine sâinspire fortement dâĂsope et de PhĂšdre, mais ne se contente pas de les traduire il renouvelle la fable en accordant au rĂ©cit une place prĂ©pondĂ©rante, rendant de ce fait la lecture plus accessible et agrĂ©able. Au XXe siĂšcle, Raymond Queneau, quant Ă lui, sâamuse, dans ses Exercices de style, Ă Ă©crire la mĂȘme histoire de 99 façons diffĂ©rentes injurieux », prĂ©cieux », tĂ©lĂ©graphique », lettre officielle », etc. lâintĂ©rĂȘt de la réécriture rĂ©side ici dans lâinventivitĂ©, la crĂ©ativitĂ© de chaque nouveau texte. Ce type de transposition peut mĂȘme avoir un effet comique dans la parodie. Le lecteur trouve donc son intĂ©rĂȘt pour une réécriture autant dans sa ressemblance avec son modĂšle que dans ce qui lâen distingue. Ce sont en effet son goĂ»t, sa curiositĂ© pour ces modĂšles, ainsi que la relation particuliĂšre que leur connaissance instaure avec les auteurs, qui dĂ©terminent lâintĂ©rĂȘt et le plaisir du lecteur. Mais câest aussi la redĂ©couverte de la portĂ©e dâune Ćuvre ou son enrichissement par sa transposition dans une autre Ă©poque, un autre genre ou un autre style. Et câest justement cette dualitĂ© qui constitue la richesse et la singularitĂ© dâune réécriture.
En1665 paraissent les Maximes de La Rochefoucauld et, en 1670, les PensĂ©es de Pascal. C'est dans cette veine de rĂ©flexions brĂšves, variĂ©es et souvent satiriques que s'inscrit La BruyĂšre lorsqu'il entreprend le projet des CaractĂšres, cette mĂȘme annĂ©e 1670 si l'on en croit le tĂ©moignage de l'avocat Brillon, son contemporain.La rĂ©daction et la publication des
Traitant de l'oeuvre du XVIIĂšme siĂšcle au programme des agrĂ©gations externes de Lettres classiques et de Lettres modernes ainsi qu'au concours spĂ©cial de l'agrĂ©gation, l'ouvrage propose un complĂ©ment utile Ă la rĂ©ussite du candidat. Comme tous les "Autres regards", l'ouvrage composĂ© de point de vue complĂ©mentaire du Clefs Concours consacrĂ© au mĂȘme sujet. Fiche technique RĂ©fĂ©rence 460625 ISBN 9782350306254 Hauteur 17,8 cm Largeur 12 cm Nombre de pages 160 Reliure brochĂ© Format poche INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 Françoise POULET, Myriam TSIMBIDY et Arnaud WELFRINGER LE CORPS DANS LES CARACTĂRES DE LA BRUYĂRE REPRĂSENTATIONS, SIGNIFICATIONS ET ĂCRITURE . . . . . . . . . . . . .21 Marine RICORD DE PRĂS, DE LOIN LES ACCOMMODATIONS DU MORALISTE . . . . .35 Olivier LEPLATRE LE PEUPLE DANS LES CARACTĂRES DE LA BRUYĂRE . . . . . . . . . .55 Pierre RONZEAUD ENJEUX DU NOM PROPRE FICTIONNEL DANS LES CARACTĂRES DE LA BRUYĂRE . . . . . . . . . . . . . . . . . .69 Tiphaine ROLLAND GOĂTER LES TEMPSâ LE MOMENT MODERNE POUR LA BRUYĂRE . . . . . 87 Delphine REGUIG LES CARACTĂRES, LE SAVOIR DE LA LITTĂRATURE . . . . . . . . . . .105 Laurence GIAVARINI PARLER Ă ZĂNOBIE ĂNONCIATION TROUBLE ET FABRIQUE DE LâHERMĂTISME DANS LA REMARQUE 78 DU CHAPITRE DES BIENS DE FORTUNEâ . . . . . . . . . . . . 121 Yohann DEGUIN ĂLĂMENTS POUR UNE ĂTUDE STYLISTIQUE DES PRONOMS RELATIFS DANS LES CARACTĂRES . . . . . . . . . . . .133 Nicolas LAURENT BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .149 Sous la direction de Françoise Poulet, responsable de la partie âTravail du texteâ des volumes Atlande consacrĂ©s aux programmes de LittĂ©rature française du XVIIe et du XVIIIe siĂšcle, est maĂźtre de confĂ©rences Ă lâUniversitĂ© Bordeaux Montaigne. Myriam Tsimbidy dirige la partie âLittĂ©ratureâ des volumes Atlande consacrĂ©s aux programmes de littĂ©rature française du XVIIe siĂšcle. Elle est professeur Ă lâuniversitĂ© Bordeaux Montaigne. Arnaud Welfringer est maĂźtre de confĂ©rences Ă lâuniversitĂ© Bordeaux Montaigne, et spĂ©cialiste de littĂ©rature française du XVIIe siĂšcle et de thĂ©orie littĂ©raire. Avec des contributions de Yohann Deguin est professeur agrĂ©gĂ© de Lettres modernes et docteur en Langue et LittĂ©rature françaises de la premiĂšre modernitĂ©. Il a consacrĂ© sa thĂšse aux MĂ©moires dâAncien RĂ©gime et travaille sur les identitĂ©s collectives dans les Ă©crits non-fictionnels. Laurence Giavarini est maĂźtresse de confĂ©rences HDR en LittĂ©rature française du XVIIe siĂšcle, membre du centre Chevrier universitĂ© de Bourgogne et du Grihl CRH-EHESS. Elle travaille sur les politiques de la littĂ©rature au XVIIe siĂšcle, la question libertine, la notion dâexpĂ©rience. Elle est lâauteur de La Distance pastorale. Usages politiques de la reprĂ©sentation des bergers xvie-xviie siĂšcles, Paris, Vrin-Ehess, âContextesâ, 2010, de plusieurs collectifs Construire lâexemplaritĂ©. Pratiques littĂ©raires et discours historiens xvie-xviiie siĂšcles, actes du colloque de Dijon mars 2006, EUD, 2008 ; LâĂ©criture des juristes, actes du colloque de Dijon, Paris, Classiques Garnier, âĂtudes et textes de la Renaissanceâ, 2010 ; Pouvoir des formes, Ă©critures des normes. BriĂšvetĂ© et normativitĂ© Moyen Ăge/Temps Modernes, actes augmentĂ©s du colloque de Dijon juin 2013, Dijon, EUD, âSociĂ©tĂ©sâ, 2017. Elle a participĂ© au collectif du GRIHL, Ăcriture et action. xviie-xixe siĂšcle, une enquĂȘte collective, Paris, Ăditions de lâEHESS, âEn temps et lieuxâ, 2016. Nicolas Laurent est maĂźtre de confĂ©rences en Linguistique et stylistique françaises Ă lâĂcole Normale SupĂ©rieure de Lyon et membre de lâIHRIM UMR 5317. Ses travaux portent en particulier sur le nom propre et ses âseuilsâ La Part rĂ©elle du langage. Essai sur le systĂšme du nom propre et sur lâantonomase de nom commun, Paris, Champion, 2016, la pensĂ©e de lâindividu dans la langue, la grammaire de la phrase, la sĂ©mantique et la stylistique des mots grammaticaux, lâĂ©pistĂ©mologie du style. Il a Ă©tĂ© prĂ©sident de la commission de grammaire de lâagrĂ©gation externe de Lettres Modernes 2015-2018. Olivier Leplatre est professeur de LittĂ©rature française Ă lâUniversitĂ© Jean Moulin Lyon 3 oĂč il enseigne la littĂ©rature du XVIIe siĂšcle. Il a publiĂ© plusieurs travaux sur cette pĂ©riode, consacrĂ©s notamment Ă La Fontaine et FĂ©nelon. Il sâintĂ©resse Ă©galement aux rapports entre textes et images. Il est cofondateur de la revue en ligne Textimage. Sur La BruyĂšre, il a entre autres fait paraĂźtre un ouvrage intitulĂ© âLes CaractĂšresâ, Jean de La BruyĂšre, Bordas, coll. âLâoeuvre au clairâ, 2004. Delphine Reguig est professeure de LittĂ©rature française du XVIIe siĂšcle Ă lâuniversitĂ© Jean Monnet UniversitĂ© de Lyon â Saint Ătienne. Ses travaux, qui se situent au croisement de lâhistoire des idĂ©es et de la poĂ©tique, ont donnĂ© lieu Ă des publications parmi lesquelles on peut compter par exemple Le Corps des idĂ©es pensĂ©es et poĂ©tiques du langage dans lâaugustinisme de Port-Royal Arnauld, Nicole, Pascal, Mme de Lafayette, Racine, Paris, Champion, 2007 et Boileau poĂšte. âDe la voix et des yeuxâŠâ, Paris, Classiques Garnier, 2016. Elle a rĂ©digĂ©, Ă destination du public Ă©tudiant, lâouvrage Histoire littĂ©raire du xviie siĂšcle, Paris, Armand Colin, collection âCursusâ, 2017. Parmi ses entreprises en cours, elle est actuellement responsable de lâĂ©dition critique en ligne du ParallĂšle des Anciens et des Modernes de Charles Perrault Marine Ricord est maĂźtre de confĂ©rences Ă lâUniversitĂ© de Picardie Jules Verne, spĂ©cialiste de LittĂ©rature française du XVIIe siĂšcle, en particulier des moralistes. Elle est lâauteur de lâouvrage âLes CaractĂšresâ de La BruyĂšre ou les exercices de lâesprit, Paris, âĂcrivainsâ, 2000. Tiphaine Rolland est maĂźtre de confĂ©rences en LittĂ©rature française du XVIIe siĂšcle Ă Sorbonne UniversitĂ© Paris. Elle est spĂ©cialiste des traditions de la fable et du conte Ă rire de la premiĂšre modernitĂ©, de ses mĂ©tamorphoses dans lâĆuvre de La Fontaine et de la reprĂ©sentation du divertissement Ă la Renaissance et Ă lâĂąge classique. Elle est lâauteur de deux livres LâAtelier du conteur. Les Contes et nouvelles de La Fontaine Champion, 2014 et Le âvieux magasinâ de La Fontaine. Les Fables, les Contes et la tradition europĂ©enne du rĂ©cit plaisant Droz, 2020. Elle est trĂ©soriĂšre de la SociĂ©tĂ© des Amis de La Fontaine et secrĂ©taire de rĂ©daction de la revue Le Fablier. Pierre Ronzeaud est professeur Ă©mĂ©rite de LittĂ©rature française Ă Aix-Marseille UniversitĂ©. Il prĂ©side la SociĂ©tĂ© de LittĂ©ratures classiques et dirige la revue LittĂ©ratures classiques. Ses travaux portent notamment sur le peuple, les harengĂšres, lâUtopie, la littĂ©rature politique, les pamphlets, les Mazarinades, les mĂ©morialistes Retz, Saint-Simon, La Rochefoucauld, les moralistes La BruyĂšre, FĂ©nelon, la poĂ©sie ThĂ©ophile de Viau, MoliĂšre, Corneille, Racine, etc. Il vient de codiriger le n° 100 de LittĂ©ratures classiques LâAventure au xviie siĂšcle, itinĂ©raires dâune notion janvier 2020. En 1963, Roland Barthes assignait Ă La BruyĂšre âune place ambiguĂ«â âlâĂ©cole lui reconnaĂźt une grande importance, met ses maximes, son art, son rĂŽle historique en sujets de dissertation [âŠ]. Cependant, hors lâĂ©cole, [âŠ] la critique elle-mĂȘme sâest peu souciĂ©e de renouveler lâimage toute scolaire que nous avons de lui ; son Ćuvre ne sâest prĂȘtĂ©e Ă aucun des langages nouveaux de notre siĂšcle [âŠ]. Connu Ă lâĂ©gal des grands noms de notre littĂ©rature, La BruyĂšre est cependant dĂ©shĂ©ritĂ©, on dirait presque dĂ©saffectĂ© ; il lui manque mĂȘme ce dernier bonheur de lâĂ©crivain ĂȘtre mĂ©connuâ [BARTHES, 2002, p. 473]. Est-ce forcer le trait de considĂ©rer que depuis tout sâest inversĂ© ? Si la critique sâest largement appliquĂ©e Ă modifier et prĂ©ciser notre comprĂ©hension de lâauteur des CaractĂšres, âlâĂ©coleâ ne lui reconnaĂźt plus guĂšre lâimportance quâil avait il y a encore quelques dĂ©cennies. Faut-il corrĂ©ler cette perte dâimportance scolaire Ă lâabsence de La BruyĂšre des programmes dâagrĂ©gation depuis 1991 â soit depuis pas moins de vingt-huit ans ? La Fontaine, MoliĂšre, Racine, Corneille ou Pascal pour sâen tenir aux âgrands nomsâ du canon scolaire auquel allude Barthes nâont pas connu semblable Ă©clipse au cours des derniĂšres dĂ©cennies. quoi quâil en soit, on ne peut que souhaiter que, dĂ©sormais Ă nouveau familier des agrĂ©gatifs et des futurs agrĂ©gĂ©s, La BruyĂšre retrouve âune grande importanceâ â mais, prĂ©cisĂ©ment, une importance nourrie des renouvellements apportĂ©s par la critique Ă la description et Ă la comprĂ©hension de son Ćuvre câest du moins ce Ă quoi aimerait contribuer le prĂ©sent recueil dâarticles.
NbNV4I. q51wnwkthv.pages.dev/11q51wnwkthv.pages.dev/896q51wnwkthv.pages.dev/711q51wnwkthv.pages.dev/763q51wnwkthv.pages.dev/359q51wnwkthv.pages.dev/687q51wnwkthv.pages.dev/314q51wnwkthv.pages.dev/31q51wnwkthv.pages.dev/889
sujet de dissertation sur les caractĂšres de la bruyĂšre